Tuer le père, Amélie Nothomb


Salut tout le monde,

Aujourd’hui je voulais chroniquer un livre que j’ai lu depuis il y a un bon moment déjà. Mais je voulais prendre un peu de recul avant de vous en parler.
Il s’agit du dernier roman d’Amélie Nothomb. Il s’intitule Tuer le père.

° Les informations techniques :
Titre : Tuer le père.
Auteur du livre : Amélie NOTHOMB.
Édition : Albin Michel.
Genre : contemporain.
Nombre de pages : 150 pages.
Date de publication : août 2011.

Chaque année, c’est la même rengaine. Avec la régularité d’un métronome – comme le dit si bien Stéphane Bern – Amélie Nothomb publie un nouveau roman.
Son nouvel opus est souvent attendu comme le Saint-Graal.

J’ai eu envie moi aussi de découvrir le nouveau bébé d’Amélie.
Joie, jubilation ou déception ?
Vous le saurez en lisant cette chronique !

° L’histoire (quatrième de couverture) :
«Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur».


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° Mon avis :
Comme d’habitude, le résumé du livre est extrêmement court. C’est toujours le cas. Je vais donc vous en dire un peu plus.
Joe Junior vit avec sa mère Cassandra. Il aime faire des tours de magie et agace le nouveau compagnon de sa mère, Joe Senior.
Pour préserver sa relation avec Joe Senior, Cassandra demande à son propre fils de quitter le domicile familial et lui donne 1000$ pour s’assurer de sa survie une fois lâché dans la jungle humaine. J’ai été choquée bien évidemment par le comportement de Cassandra et j’imagine que c’est le sentiment voulu par la romancière : «Les adieux sont sans état d’âme. La mère se soucie du fils comme d’une guigne. Le fils méprise la mère» (Page 16).

Joe Junior n’a que 14 ans lorsqu’il est contraint de se débrouiller tout seul. C’est très dur et le lecteur souffre avec lui de cette situation. J’ai été choquée également de la violence et de la froideur de la relation entre Joe Junior et sa mère.

Au fil des pages, Joe Junior fait la connaissance de Norman, un magicien très connu. Norman accepte d’héberger Joe Junior et de lui enseigner la magie. Joe Junior est comblé.
La romancière nous livre tout au long du roman de magnifiques citations sur la magie, dont celles-ci que j’aime particulièrement :
«Pour la plupart des magiciens, jouer au poker sans tricher, c’est un peu des vacances» (Page 10).
«Le but de la magie, c’est d’amener l’autre à douter du réel» (Page 27).
«La magie déforme la réalité dans l’intérêt de l’autre, afin de provoquer en lui un doute libérateur» (Page 53).

Puis, Joe Junior s’attache tout doucement à Christina, jongleuse de feu et compagne de Norman. Il finit par en tomber follement amoureux. Il fallait s’en douter : l’amour impossible, le petit garçon manquant cruellement de confiance en lui et devenant fou de la magnifique jongleuse de feu. Trop facile à mon goût. Amélie ne m’a pas surprise sur ce point. Dommage.

Le lecteur découvre à cette occasion l’existence de Burning Man. Ce festival semble fascinant. Nous apprenons qu’il aurait lieu tous les ans dans le Nevada, et ce du 27 août au 5 septembre, dixit le roman. J’ai aimé qu’Amélie nous parle de Burning Man. Le lecteur sent qu’elle y était et vit cette expérience à travers les yeux de la romancière. Les scènes sont belles et bien décrites. J’ai adoré ces passages et surtout celui sur les danseurs de feu : «Personne n’habite autant la totalité de son corps que les grands danseurs» (Page 91).
J’ai beaucoup aimé également la réflexion sur le mot «fire-dancers» qui sonnerait mieux en anglais parce qu’il irait à l’essentiel, à l’inverse du français. J’aime les petites remarques linguistiques de l’auteur parce qu’elles sont toujours subtilement glissées dans le roman.

Je pense que ce roman est assez différent des autres. Ce n’est pas forcément mauvais signe. L’an dernier, Une forme de vie sortait également de l’ordinaire et j’avais adoré ce roman. Bien sûr, le style de l’auteur est présent mais j’ai regretté que les touches d’humour ne soient pas très présentes dans ce dernier opus.
En bref, j’ai trouvé ce livre agréable à lire, sans plus.

J’ai passé un agréable moment mais il n’est pas marquant comme les autres romans de l’auteur. Il ne laisse pas de traces. C’est tellement dommage. Un bon roman
est à mes yeux un roman qui marque et qui parle au lecteur. Celui-ci ne m’a pas vraiment convaincue.
Il y a pourtant des thématiques très intéressantes qui auraient méritées d’être davantage analysées. Je pense notamment à la magie, au poker, à la triche et aux relations parents-enfants.

 Par ailleurs, j’ai été particulièrement sensible aux citations suivantes :
«L’obstination est contraire à la nature, contraire à la vie.
Les seules personnes parfaitement obstinées sont les morts [Aldous Huxley]» (Page 7).
– Être sympathique, «c’est avoir cet élan vers les autres, cette espèce de courant qui suscite l’affection» (Page 59).

Concernant le style du roman, je dois avouer qu’on est bien loin de Stupeur et tremblements malheureusement ! Le roman est agréable à lire, oui, bien sûr, mais le style se veut plus «simple» que d’habitude et les dialogues sont assez pauvres. Encore dommage.
De plus, je n’ai pas du tout aimé la fin du livre qui à mon sens vient trop rapidement et sans transition. Je trouve qu’il manque des liens. Puis, ce retournement de situation est bien médiocre comparé à celui d’Une forme de vie, son opus de l’an dernier.
Je n’ai pas apprécié non plus que l’auteur nous reparle des substances hallucinogènes. Comme une impression de déjà vu. J’aime me faire surprendre et j’aime la nouveauté. Puis parler de drogues n’était pas franchement utile. Je n’en vois pas bien l’intérêt.

En résumé, ce livre aurait pu être bien mieux écrit et les thématiques davantage exploitées et développées. De plus, le livre est relativement plat et il n’y a pas beaucoup de rebondissements. La psychologie des personnages est intéressante mais elle aurait pu être davantage creusée également. Puis Amélie n’aborde pas assez en profondeur le thème de la magie. C’est vraiment dommage.

Ce roman me fait un peu penser au Fait du prince. Je le trouve fade et sans grand intérêt. Il se lit facilement mais il ne laisse pas de traces. La preuve, je ne me souviens pas vraiment de l’histoire du Fait du prince. Elle n’est pas marquante comme Stupeur et tremblements, Antéchrista ou Acide Sulfurique. Encore dommage.
Je suis déçue par ce nouvel opus et j’aimerais retrouver l’Amélie Nothomb qui a écrit sur son enfance, sur le Japon, sur la beauté et la laideur, sur l’anorexie et l’obésité, ou encore sur l’Amour.

Vous l’aurez compris, je ne vous recommande pas la lecture de ce roman, sauf si vous êtes fans et que vous voulez vous faire votre propre opinion sur le sujet. Mais à mes yeux, il n’en vaut pas la peine. C’est certes une lecture agréable, mais elle n’a rien d’extraordinaire à mes yeux.
Espérons que le cru 2012 soit meilleur et que la romancière se ressaisisse pour nous sortir une petite merveille de son
chapeau ! C’est le moment de redevenir magicienne chère Amélie !

 En bref, ce livre m’a laissé sur ma faim. S’il comporte de jolis passages, il n’en reste pas moins très médiocre comparé aux trésors que la romancière a su écrire par le passé.

Je tiens à préciser que cet avis n’engage à moi. Vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec moi et je vous livre ce que j’ai ressenti en lisant
cet opus, rien de plus. Il n’y a pas de méchanceté de ma part, juste une envie de vous faire partager mes impressions.
J’adore toujours cet auteur que je trouve exceptionnelle, aussi bien pour sa plume merveilleuse que pour son humanité si touchante.

~~ Et vous, avez-vous lu ce livre ?
~~ Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
~~ Si vous étiez magicien, quels sont les souhaits que vous aimeriez exaucer ?

Je vous souhaite une bonne journée, merci de me suivre !

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6 commentaires sur “Tuer le père, Amélie Nothomb

  1. Moi je ne lis quasiment jamais sauf sur les blog ^^

    Bisous,bisous

  2. je n’ai encore jamais lu Amélie Nothomb et je ne sais pas si je tenterai un jour! Les critiques sont tellement différentes à son sujet! En tous les cas, ce roman là ne te laissera pas un souvenir
    impérissable, beaucoup de choses t’ont déplu, alors je pense que si j’en lis un, ce ne sera pas celui-là en premier!

  3. Je n’ai pas lu celui-ci mais j’aime bien les livres d’Amélie Nothomb en général !

  4. Le résumé que tu nous décrit là me rappele beaucoup celui d’un film et dun livre qui s’intitule De l’eau pour les Éléphants en particulier le passage avec l’enfant qui tombe amoureux de la
    compagne de son « maître » magicien.

  5. Je ne l’ai pas encore lu, celui là… je dois dire qu’il le tente un peu moins que les autres livres de cette auteure…

     

    bisous ma belle

  6. J’ai lu deux livres d’elle et je lirai volontiers celui-ci 🙂