Les souvenirs, de David Foenkinos


Salut tout le monde,

Je reviens vers vous pour vous faire part d’un gros coup de cœur que j’ai eu pour le livre Les souvenirs, de David Foenkinos.

° Les informations techniques.

Titre : Les souvenirs.
– Auteur du livre : David FOENKINOS.
– Éditions : Folio.
– Genre : autobiographie.
– Nombre de pages : 290 pages.
– Date de publication : décembre 2012.

Salon du Livre de Paris 2013

° L’histoire (quatrième de couverture).

« « – C’est pour quoi ? me demanda le caissier.
– Il y a huit ans, j’hésitais devant toutes les barres chocolatées. Je ne savais laquelle choisir. Et vous m’avez conseillé des Twix, parce qu’ils sont deux.
– Ah bon ? Il y a huit ans ? Je ne m’en souviens pas. Vous voulez quoi ? Un autre Twix ?
– Non. C’est juste que j’ai des problèmes en ce moment dans mon couple. Alors, je voulais avoir votre avis. Je me suis dit que vous deviez être aussi doué avec les femmes ».

Comme dans La délicatesse, David Foenkinos parvient à traiter avec beaucoup d’humour des moments graves d’une vie. Il sait comme personne trouver le détail qui enchante notre quotidien pour évoquer la vieillesse, le passage à la retraite, la vie conjugale. Tous les évènements d’une vie qui forment les souvenirs ».

Les souvenirs, David FoenkinosCrédits photo.


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Mon avis.

– Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre est une merveille ! L’auteur se livre tout doucement. Il se dévoile à ses lecteurs au fil des pages. Il parle en effet de ses souvenirs. J’ai vraiment eu l’impression de lire un roman autobiographique.
L’auteur aborde notamment les thèmes des sentiments, de la difficulté à exprimer ses émotions. Mais il traite aussi de la perte d’un être cher, de la souffrance de voir un être qu’on aime décliner, des souvenirs gustatifs, des souvenirs des lieux et des objets, de la vieillesse, du bonheur et de l’écriture.

– David Foenkinos commence très fort et rentre dans le vif du sujet : il nous fait part de sa douleur face à la perte de son grand-père. Il se souvient qu’il le faisait boire avec une paille vers la fin de son existence. « C’était sûrement ça le plus violent, de le sentir conscient de son état » (page 9).
Il accompagne son grand-père dans ses derniers instants. Il se sent comme « asséché » (page 10). Il regrette de ne pas avoir dit à son grand-père qu’il l’aimait. Il n’y est pas parvenu. Il explique cette pudeur qu’il connaît parfois pour dire ce qu’il ressent. « Une pudeur impardonnable et irrémédiable » (page 10). Il souffre en effet de la perte de son grand-père, mais comme son père, il ne montre pas sa douleur. Sa famille est pudique, c’est ainsi. « Nous étions gênés de montrer notre douleur » (page 18).

– L’auteur s’interroge aussi sur le sens de la vie. Il se questionne sur les émotions qu’une fin de vie peut susciter. « La vie est une machine à explorer notre insensibilité. On survit si bien aux morts » (page 21). L’être humain peut-il se remettre de tous les coups que la vie lui inflige ?
Le narrateur a vécu beaucoup d’épreuves difficiles. Il s’est forgé au fil du temps ce qu’il appelle « les carapaces de la souffrance » (page 30).

– Il relate également les souvenirs de sa grand-mère. Il est peiné de la voir diminuée. « J’ai vu tant d’horreurs dans ma vie. Pourquoi dois-je assister maintenant au spectacle du délabrement des autres ? » (page 53).
Sa grand-mère a en effet été placée dans une maison de retraite. Son appartement a été vendu par ses fils alors qu’ils lui avaient promis de ne pas le faire. Quand le narrateur – son petit fils – lui apprend la triste nouvelle, elle en souffre beaucoup. Sa grand-mère ne supporte pas que ses biens matériels aient été donnés. « Ils n’avaient pas saisi la mémoire des objets » (page 73).
Le lecteur sent l’attachement de l’auteur pour sa grand-mère. Il se souvient de certains lieux et ajoute que « les lieux sont la mémoire et bien plus : les lieux survivent à la mémoire » (page 14). Il évoque aussi la vie sociale inexistante de ses grands-parents ainsi que la délicieuse mayonnaise maison de sa grand-mère.
La douceur et la délicatesse de la plume de Foenkinos s’estompent parfois légèrement pour laisser place à de douloureuse vérités : sa grand-mère est devenue un fardeau. « Elle vit soudain à quel point elle n’était plus une mère, mais un poids » (pages 32-33).

– Pour le romancier, les souvenirs douloureux marquent souvent plus que les souvenirs heureux. Il est parfois confronté à des choix difficiles : va t-il revoir la jeune fille qui lui a tapé dans l’œil ou être un bon petit-fils et s’occuper de sa grand-mère ?
Il nous raconte également une anecdote amusante au sujet de la maison de retraite de sa grand-mère. Un tableau avec une vache y trône. Alors pour l’anniversaire de sa grand-mère, il prévoit de lui faire un joli cadeau. Il l’emmène en effet voir le peintre dudit tableau de « La vache ». Ce cadeau fait beaucoup rire sa grand-mère. Le peintre a envie de continuer à peindre après avoir fait la connaissance du narrateur et de sa grand-mère. Les détails donnés par l’auteur pourraient sembler inutiles, et pourtant c’est tout le contraire. C’est dans les faits du quotidien que sa plume est encore plus fabuleuse.

– Néanmoins, un jour, la grand-mère du romancier s’enfuit de sa maison de retraite. Il se demande alors où elle a pu aller. « A sa place, j’irais me réfugier dans un souvenir » (page 140).
Trois jours après la fuite de sa grand-mère, l’auteur reçoit une carte postale de Paris de sa part. Il réfléchit alors et part à sa recherche. Il la retrouve à Etretat, sur les traces de son enfance. « Toute sa vie, elle avait vécu avec le goût terrible de l’inachevé » (page 194).
Sa grand-mère a voulu retourner dans l’école de son enfance. Elle passe la journée dans une classe et en est ravie. Cependant, elle est bien fatiguée par ses folles aventures et finit malheureusement par être hospitalisée. Son petit-fils l’accompagne jusqu’à la fin en lui lisant dans les moindres détails un guide sur Rome pour la faire voyager. Ce passage est poignant, touchant et tellement triste. Perdre des êtres chers est très douloureux.
Il faut aussi savoir que sa grand-mère avait déjà accompli toutes les formalités pour la fin de sa vie. « Il existe donc un jour, dans une vie humaine, où l’on se décide à entreprendre des démarches concrètes concernant sa propre mort. Cela me paraissait inconcevable […] » (page 196).
L’auteur fait des remarques très justes lorsqu’il constate par exemple que « toute mort était entravée de situations absurdes et administratives » (page 198).

– Après toutes ces émotions, il se sent davantage prêt à dire ce qu’il ressent. « J’avais envie de dire aux gens qui comptaient pour moi que je les aimais » (page 198).
Il se rend compte que les liens sont précieux mais fragiles aussi. « C’est peut-être ça qui m’a fait de la peine. Je me suis dit que les liens affectifs pouvaient se défaire comme ça, simplement » (page 281). Il faut prendre le temps de connaître les personnes : « je n’émettrais plus le moindre avis sur une personne avant de l’avoir côtoyée au moins six mois » (page 23).

– J’ai trouvé la fin du roman magnifique. Le narrateur a besoin d’être heureux. « Je sens en moi l’urgence du bonheur » (page 273).
– La fin du livre suggère que l’auteur a trouvé le bon moment pour écrire.
°°° En bref, Les souvenirs est un roman doux, triste, émouvant et très touchant. Bravo pour cette merveille Monsieur Foenkinos !

Voilà pour aujourd’hui !
J’espère que cet article vous aura plu !

~> Et vous, avez- vous lu ce livre ?
~> Si oui, qu’en pensez-vous ?
~> Si non, pourrait-il vous plaire ?
~> Attachez-vous beaucoup d’importance à vos souvenirs ?

Je vous souhaite une bonne fin d’après-midi, à demain pour un nouvel article !

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4 commentaires sur “Les souvenirs, de David Foenkinos

  1. j’avais envie en lisant l’intro, mais la perte de mon grand père à moi est encore douloureuse, ça a coincidé avec la naissance de mon fils … je n’ai pas lu du coup ton article jusqu’au bout et je m’en excuse, je ne fais jamais ça … je t’embrasse, a bientot !!

  2. Oui pourquoi pas, je le lirai bien 🙂